« Par Pur Par Hasard » est un projet photographique au long cours, qui se déroule dans le sud de la France…
Étudier l’évolution des sociabilités dans le monde rural au prisme des migrations internationales constitue l’un des objectifs que se sont mutuellement donnés la photographe Céline Gaille et les deux chercheurs, Christophe Imbert et William Berthomière. Le regard de la photographe s’est déployé au cours d’un road trip effectué sur un temps long et en décalé par rapport au travail des chercheurs, fait d’allers-retours et de rencontres récurrentes…
Le vernissage de l’exposition aura lieu le
vendredi 6 octobre à 18h à l’Hôtel de Ville de Poitiers.
Céline Gaille sera présente pour vous faire découvrir son travail et échanger avec vous.
Retrouvez ici un entretien où la photographe s’exprime sur son travail :
Exposition de 15 images extraites de
Par Pur Par Hasard
de Céline Gaille
Un projet photographique en collaboration avec les géographes Christophe Imbert et William Berthomière
L’Ariège offre depuis longtemps la possibilité à des personnes venues d’ailleurs de se faire une place dans son paysage, social et environnemental. En lien avec les objectifs scientifques du projet CAMIGRI1 visant à décrire les caractéristiques des dynamiques migratoires contemporaines que connait le monde rural, ce collectif composé de deux géographes et d’une photographe a choisi d’engager une réfexion partagée à partir de terrains de recherche ariégeois, sur un territoire marqué par une tradition hospitalière et représenté comme une « terre des possibles ». C’est la dimension discrète de ces présences, dont l’entièreté des traits échappe bien souvent aux méthodologies classiques, qui fait ici l’objet d’un dialogue entre recherche et photographie : présences des demandeurs d’asile souvent vulnérables et de militants et défenseurs farouches d’une cause…
L’apport d’un regard photographique singulier au cours d’un road trip effectué sur un temps long et en décalé par rapport au travail des chercheurs, fait d’allers-retours et de rencontres récurrentes, a d’abord vocation à révéler les forces en présence, au sens premier de l’expression. Après des entretiens systématiques menés par la photographe avec les sujets et l’écoute de leur parcours de vie, une relation, fondée sur la confance réciproque, a lentement émergé, ce qui a permis de mettre en œuvre une photographie exploratrice, libre mais orientée, au fl des mois. Alors commence le questionnement commun sur la véritable signification d’une arrivée, d’une installation et de l’ancrage sur ce territoire particulier, après avoir connu de lointains ailleurs. Il semblerait que ces expériences migratoires résultent d’une volonté absolue superposée à une forme d’incertitude palpable : le regard y décèle plutôt la mobilité et le détachement dans l’ancrage, le contraire en somme d’un voyage qui s’arrête. On n’aperçoit jamais le bout de la route, mais toujours des nouveaux chemins qui se dessinent. Ils sont ici, arrivés de loin.
Pour tenter de circonscrire ce qui échappe dans la multitude de ces vies, la photographe a choisi d’extraire des images comme une réponse possible aux questions existentielles, pour tenter de fxer ces ancrages incertains : qui suis-je ? – le portrait ; où suis-je ? – le paysage emblématique de la migration; que fais-je? – l’ancrage en action.
Les diaporamas expérimentaux créés pour ce documentaire sont à retrouver sur ww.celinegaille.com
dans Stories :
– Sur les routes de Dalanda
– Au service des migrants